
24 cartes percées à l’image des six faces d’un dé à jouer, drap noir
Cette performance joue sur la déconstruction du sens ou plutôt d’une cohérence linéaire. J’utilise pour cela la posture du prestidigitateur. Le prestidigitateur dans sa présence instaure une sorte de contrat diégétique. Il guide l’attention de son public.
À l’aide de cette posture je propose un objet scénique cohérent, mais non linéaire.
Je conserve la parole dans une discursivité absurde durant toute la performance en digressant sur les origines ; du jeu de carte, du jeu de dés, du jeu appelé réussite. Dont les origines sont proches dans le temps et l’espace et ont un lien à la divination.
De plus mes cartes percées rendent inopérante la pratique habituelle des cartes à jouer puisque leur recto et verso sont identiques. Ma gestuelle ne dévoile donc pas un verso différent. Je suggère également un rapport à la triche en évoquant verbalement un parallèle entre les dés et mes cartes percées. Sur un dé classique si le UN est percé du même diamètre que les autres cela crée une différence de poids sur l’une des faces qui cause alors un léger biais statistique. On parle alors de dé pipé. J’ai utilisé le même diamètre pour percer toutes les cartes, mes cartes seraient donc pipées.
Ces aller-retour entre posture du magicien et posture didactique du conférencier, entre jeu d’argent et jeu de divination propose un espace-temps absurde qui sort d’une narration raisonnée et univoque des origines du réel.